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Bastien Picot est Aurus. Aurus est Bastien Picot. Bastien Picot est un autre. Aurus tout autant. “Un masque, une posture, parfois plusieurs au cours d’une même journée.” Au printemps sortira un premier EP sous ce nouveau de scène. Puis un premier album à la fin de l’année. Aurus est partout et ici. Il est présent et son indice. Rencontre avec ses multiples facettes et toutes ses contradictions.

Dans l’ombre d’un songe, on voit passer le temps. Celui qui file sans surprise, qui nous laisse sur notre faim. Dans les frémissements d’un jour, on sent venir l’époque. Celle dédiée à l’inattendu, qui saura finalement faire sens. Aussi, quand les 3SomeSisters se sont tues, leurs chants ont perduré. Éloignés les uns des autres, certes. Mais connectés, encore, par ce lien imperceptible qui fit toute leur singularité. Le plaisir est autre mais il demeure finalement le même. Car au-delà des voix, l’intention poursuit son cours. À l’instar de celle d’Aurus, le nouveau projet musical solo de Bastien Picot.

Aurus : comprendre la société dans laquelle nous vivons

Après la présentation d’un premier EP éponyme en 2015, Bastien Picot est revenu en 2019 sous les traits d’Aurus. Il s’agit d’un projet présenté tout à la fois comme un mirage moderne et l’incarnation des contradictions de l’être. La première résonne entre autres avec son titre T.M.I paru il y a cinq ans. Elle est numérique, technologique, invasive :  “On crée des choses pour mieux communiquer et être plus que jamais reliés à nous et aux autres. Pourtant, on crée l’inverse. Car on sait pertinemment que toutes ces technologies ne font que nous éloigner de l’essentiel. Du vrai contact, des vrais rapports humains.”

Une lutte qui s’engage donc entre l’hyperconnectivité et le manque de connexions bien réelles entre les hommes. Mais également avec leur environnement et leur habitat naturel : “Nous disposons de plusieurs biais par lesquels nous entrons en contact avec les animaux. Beaucoup sont contradictoires. Nous sommes en adoration devant nos animaux de compagnie. En parallèle, nous sommes complètement détachés de ceux que nous massacrons. Pour les manger, pour les vertus supposées de leur ivoire. À cause de la déforestation, de notre consommation énergétique, de notre quotidien frénétique.”

Un matin à Los Angeles, une interview ou plutôt une belle discussion téléphonique avec Florian Merle pour Skriber ! Merci pour ce moment et ce portrait…